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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Vote et abstention, un article du Diplo très interéssant

Publié le 17 Septembre 2011 par canaille le rouge in L'Utopie - çà se construit.

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Tandis que la presse et ceux qui la financent ou la commandent nous occupent avec la aussi dérisoire que pénible course en sac des primaires du PS,  Le Diplo de septembre produit un article très intéressant sur "les urnes et le peuples".

Outre que La Canaille y voit confirmer sa thèse sur le non basculement du vote ouvrier vers l'extrême droite, thèse qu'il défendait au départ de façon plus qu'isolée, l'auteur de l'article, ayant parmi ses matériaux une étude des comportements électoraux en Seine st Denis sur une longue durée, Blaise Magnin  tord le cou à pas mal d'idées bien en cour parmi ceux qui se réclament de gauche et qui prétendent reconstruire un socle politique hors des références de classes.

Réjouissons-nous de cet article.

Cette dénonciation d'un positionnement confortable choisi pour ne pas avoir à affronter le capital, devenue la mode dans les allées des convertis au dogme du marché roi est plus qu'indispensable.

C'est la solution honteuse de tout les réformistes pour s'affranchir du contrôle de la masse de ceux, au premier rang desquels les ouvriers, dont ils sollicitent les suffrages sans à avoir à leur rendre de comptes sur la nature des politiques qu'ils vont mettre en œuvre. Les grands mots de démocratie participative permettant de s'affranchir par indisponibilités temporelles ou structurelles de ceux au nom de qui ils prétendent parler : leur démocratie participative s'arrête aux portes des lieux où se créent les richesses et exclue du droit au débat les 95% d'actifs du pays qui produisent cette richesse. Elle exclue du débat les conditions de la production de ces mêmes richesses, laissant le capital bien tranquille pour extorquer à son profit la plus value.

Démocratie participative ! Va donc passer des réunions de travail le soir quand tu as dans les pattes ta journée de boulot 2h00 de RER, les devoirs des gosses et la maison à faire tourner ou les queues désespérantes à pôle emplois. C'est bon pour les retraités valides disposant du temps et des moyens, ceux qui demeurent à proximité de leur emploi, et surtout pour ceux qui disposent de la gestion de leur temps. La caissière de supermarché de la ZUP ou l'opérateur en 3x8 sur chaine à Aulnay ne les intéressent pas.

C'est dans la nature du PS, qui s'engage de nouveau et logiquement dans le fédéralisme du capitalisme de l'UE. La question de la "règle d'or" qu'on peut résumer ainsi : faire payer aux peuples, générations après générations, les frasques et gâchis du capital engagés à partir du pillage des richesses créées par le travail. Les Nantis vont avoir crédit ouvert permanent sur les richesses, ceux qui les produisent assureront la facture au comptant. A quelques variantes de forme près, les candidats à la "roue de l'Elysée"  ne s'opposent pas au principe mais à la façon dont il est mis en œuvre.

Cette nouvelle approche "sociétale" du champ social, c'est aussi le pli qu'a pris la direction du PCF et qui infuse au sein de ce FdG qui fait trembler …de rire dans les salons de Neuilly qui applaudit à tout rompre l'abandon par le P"C"F des repères de classe. Quand on se rappelle comment son candidat savait "envoyer au diable"(sic) ceux des salariés qui lui demandaient des comptes à l'époque du congrès de Dijon du PS, cela ne surprendra que ceux qui ont envie de se laisser surprendre.

On pourra reprocher à l'auteur de l'article du Diplo de céder aux raccourcis idéologiques ambiants en reprenant à son compte le concept de classes moyennes alors que si les catégories sont des réalités, l'antagonisme de classe parce qu'antagonique, ne peut en retenir que deux. Tout comme ce postulat adossé au curieux concept de "classes moyennes intellectuelles", en plus au pluriel, qui auraient la prédisposition "à priori ...à s'intéresser à la politique et à se rendre aux urnes", une idée fausses puisque "à priori" sans l'intérêt des catégories populaires à la politique, sauf à les considérer comme des" masses  prédisposées à être manœuvrables",  la construction politique républicaine et son cadre social et politique n'aurait jamais existé. Ces deux idées qui font le lit de l'analyse social démocrate de la société et ont alimenté toutes les théories du compromis face au capital. Ce sont elles qui ont permis de baisser la garde dans les combats de fond comme quotidien contre ce dernier, c'est ce cheminement qui a conduit à la stratégie du programme commun de 72 et a enlisé durablement le mouvement populaire. L'étude en question en fait d'ailleurs la brillante démonstration. C'est cette forme de réflexion qui fait avaliser les décisions de la CES par un syndicalisme qui se trouve plus à l'aise dans la négociation des reculs sociaux que dans la construction du rapport de force.

Pour autant l'article a le mérite de poser la question essentielle : comment  sommes-nous passé du vote pour décider au vote pour désigner…ceux qui sans contrôle vont décider. Ces décideurs étant les mêmes qui enclosent leur décision dans la nécessité de prendre en compte un environnement qu'eux seuls savent analyser et dépeindre, la mondialisation capitaliste en étant l'alpha et l'oméga incontournable. Il n'y a plus une seule ouvrière ou un seul ouvrier parmi les parlementaires alors que rien qu'en terme de production industrielles concrètes, hors services ou entretiens et maintenance, elles et ils représentent 20% des actifs  et plus encore parmi les retraités.

Comme le choix entre droite et gauche se vide de contenu, ne restant que les valeurs idéelles coupées de leurs racines économiques et sociologiques, pour faire du profit il faut exploiter, et quand la dénonciation de l'exploitation est devenu impossible par les urnes, pourquoi dès lors aller voter? 

C'est la citation d'une idée qui fait théorème énoncé par Bourdieu en 81 dans "la représentation politique" qui braque le projecteur qui permet de comprendre : " (la)…délégation globale et totale par laquelle les plus démunis accordent en bloc au parti de leur choix une sorte de crédit illimité". Comme il n'y a plus de choix, plus d'alternative, la "maison peuple" ne fait plus crédit et les embouteillages en sortie de plages ou de forets, voire de parcs d'attractions les jours de scrutins montrent l'élargissement d'un phénomène réfléchi d'abstention aux élections. Il s'agit non pas d'un rejet mais de l'affirmation du refus de cautionner l'impasse.

Dès lors la part du vote ouvrier de droite et d'extrême droite historiquement présent depuis la conquête du suffrage universel (au point, en 1944, d'en faire pour certains sexistes se présentant comme étant de gauche, un argument contre le vote des femmes) mécaniquement grandit devant l'absence d'un vote de classe rendu impossible.

Dans ces conditions, les sollicitations à s'engager derrière la candidature de Mélenchon et des forces politiques qui le portent sont à repousser, puisqu'elles s'inscrivent dans la continuité institutionnelle cause de l'impasse. Elles sont batailles contre des moulins à vent,  avec le rôle du SG du PCF dans celui de Sancho encore que Sancho, lui, pensa.

Le capital, ont le défend ou on le combat. Composer avec revient à le défendre. Tous les candidats dits hors droite et son extrême à l'élection présidentielle, au nom d'un réalisme qui fait fi des réalités populaires, ont décidé de composer, tous.

Voila pourquoi, tant que clairement avec un contenu économique, social et industriel d'engagement de réappropriations publiques, avec le pouvoir décisionnel aux salariés et usagers des secteurs passés sous contrôle public, sans indemnités pour les porteurs capitalistiques et institutionnels financiers, ne figure pas dans un des projets politiques débattus,  La Canaille ne répondra pas aux appels à soutenir le mirage pour combattre le dogme et le talon de fer. Surtout quand le mirage ne fait délibérément que du rase motte pour assourdir et empêcher de relever la tête

 

Ci dessous, ce n'est pas la garden party de Solférino mais la fête de l'Huma 2011. les grandes manoeuvres se préparent.

 http://q.liberation.fr/photo/328184/?modified_at=1316284056&ratio_x=23&ratio_y=13&width=460

 

*Notez comment dans la bouche ou sous la plume des chroniqueurs économiques la "classe moyenne" commence dès qu'on dispose d'un revenu légèrement supérieur au SMIC.

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