Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

PSA Aulnay la provo et ses carpettes rappel d'histoire pour les plus jeunes

Publié le 26 Février 2013 par canaille le rouge in Du côté des luttes

 

http://cgt-psa-aulnay.fr/sites/default/files/evenement/psa-aulnay-en-greve-badge.jpg

 

Avant de vous donner le communiqué du syndicat CGT de PSA Aulnay du 26 fevrier, La Canaille vous met en ligne une vidéo. Vous y verrez comment la direction de Citroen organisait les milices et la répression anti CGT avec l'aide des syndicats à la botte du patronat.

Elle éclaire le communiqué qui pour les plus éloignés du site d'Aulnay et peu au courant de l'histoire pourraient se demander si la CGTd'Aulnay ne bouffe pas le trait.

Vous verrez que non (il y a quelques autres vidéo sur les luttes à PSA en cliquant à la fin sur les vignettres d'écran).Intimidation, agression, milice patronale mobilisation de l'encadrement, savant dosage de ces ingrédients, la recette de la tambouille PSA est là.

 

 

 

 

Avec ce qui précède vous mesurerez le calme et la pondération des militants et grevistes d'Aulnay.

Voici la déclaration de Philippe Julien, secrétaire du syndicat CGT PSA d'Aulnay-sous-Bois laissé tel que s'affichant sur l'écran de La Canaille :


Sous couvert de rétablir "quelques vérités", le délégué syndical central CFTC PSA Peugeot Citroën, Franck Xavier Don enchaîne,dans une tribune, les inexactitudes, les mensonges et les calomnies les plus grossières. M. Don ne connaît pas l'usine d'Aulnay-sous-Bois, où il n'a jamais travaillé. J'y travaille depuis 1981. Le syndicat CGT de cette usine, dont je suis le secrétaire depuis 2003, est explicitement attaqué, et je souhaite rétablir quelques vérités.

M. Don présente les trois syndicats "qui ont tenu à dénoncer les violences" à Aulnay comme "largement majoritaires au sein de PSA Peugeot Citroën". Les trois syndicats (CGT, SUD, CFDT) actuellement engagés dans la grève à PSA contre la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois totalisent 55 % des voix dans le 1er collège (ouvriers et employés) à PSA Aulnay, (CGT 36,5 %, SUD 12,5% et CFDT 6%). Quant à la CFTC, qui n'avait recueilli que 3,5% des voix aux élections précédentes, n'a dû sa survie qu'en faisant alliance avec le syndicat maison SIA (anciennement CFT puis CSL). Les notions de"majoritaire" et de "minoritaire" sont donc à reconsidérer.

Venons-en au fond. M. Don critique deux universitaires qui témoignent, dans une tribune, n'avoir pas vu de violences lors de leurs venues dans l'usine. Alors que M. Don qui, lui, n'a pas mis les pieds une seule fois à Aulnay depuis le début de la grève, fait état de violences de la part d'ouvriers en grève sur leurs camarades de travail. Vu la présence permanente de douze huissiers rémunérés par PSA sur le site d'Aulnay et la guerre judiciaire que PSA mène aux grévistes, si de réelles violences avaient été commises, des plaintes auraient été déposées par des salariés. Or les seules plaintes à la Sureté territoriale émanent des huissiers eux-mêmes qui se plaignent d'avoir été bousculés dans une usine qui était vide (!) puisque mise en chômage. On n'est jamais si bien servi que par soi-même.

Une autre accusation pourrait porter à rire tant elle est ridicule, si un salarié père de deux enfants n'était en passe d'être licencié pour faute lourde, accusé d'avoir jeté un œuf sur des cadres organisés en commando dans l'usine. En fait, depuis la grève qu'ils ont entamée le 16 janvier, les grévistes ont fait preuve d'une grande maîtrise d'eux-mêmes, bien que la direction de l'usine ait recouru à des méthodes musclées : lock-out d'une semaine ; mobilisation permanente de quelque 200 cadres et agents d'autres sites pourintimider grévistes et non- grévistes ; mobilisation d'une centaine de vigiles de sociétés privées, en violation de la loi ; licenciement de salariés ; poursuites judiciaires, etc.

Il n'est pas étonnant que PSA ait renoué avec les méthodes de Citroën ou de Peugeot des années 1970 et 1980. M. Don semble manquer de culture générale ou syndicale, au point de ne pas connaître les livres comme L'assassin était chez CitroënLes truands du patronatLe printemps de la dignité. Il en existe bien d'autres, ou encore le film Haya. Et M. Don sombre dans le ridicule quand il me trouve muet ou apathique lors des réunions avec la direction. C'est bien la première fois qu'on me fait une telle remarque ; habituellement c'est plutôt l'inverse !

M. Don dénonce "le noyautage" de la CGT par Lutte ouvrière, accusée de préparer "la révolution socialiste mondiale" et de "précipiter le grand soir". La direction de PSA Aulnay a récemment adressé une lettre aux salariés, portant les mêmes accusations. Cette prose fleure bon la dénonciation du "spectre communiste" et de "l'homme au couteau entre les dents", voire la chasse aux sorcières.

En 1982, quand la "grève de la dignité" avait éclaté à l'usine d'Aulnay, pour la liberté syndicale et contre les méthodes de gangsters dont usait l'encadrement, la direction de PSA accusait les grévistes d'être manipulés par le Parti communiste. Cette ficelle patronale de la dénonciation du "complot politique" est décidément bien usée. Et M. Don pourrait s'interroger : comment expliquer qu'une grève paralyse depuis cinq semaines la production d'une grande usine d'assemblage, si seule une petite minorité politique"trotskyste" est à l'œuvre ? La réponse de M. Don – les ouvriers d'Aulnay seraient des"pantins" – montre le mépris dans lequel il nous tient.

Les choses sont plus simples. Si rien n'est fait, l'usine d'Aulnay-sous-Bois aura fermé d'ici un an. Les 2 800 salariés concernés auront le choix entre la mutation vers l'usine de Poissy, soit au bas mot, deux heures supplémentaires de transport chaque jour ; un reclassement hypothétique dans d'autres sociétés, avec des salaires diminués et sans aucune garantie ; ou encore Pôle Emploi, alors qu'Aulnay-sous-Bois compte 5 000 chômeurs et que la Seine-Saint-Denis en compte 100 000. Voilà ce que refusent les travailleurs grévistes et bien d'autres qui, sans faire grève pour des raisons financières, sont à leurs côtés. En m'attaquant de façon aussi grossière, c'est à eux tous que s'en prend M. Don.

Philippe Julien, secrétaire du syndicat CGT PSA d'Aulnay-sous-Bois

 

Commenter cet article