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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

La gouvernance des entreprises,leurs gérants et l'urgence d'en changer pour en mettre des compétents : les salarié(e)s

Publié le 3 Octobre 2011 par canaille le rouge in L'Utopie - çà se construit.

 

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Mon camarade Elie Dayan soumet avec beaucoup d'à propos quelques idées fortes sur la question de la gouvernance des entreprises.

Parcequ'elle sont simples, justes, porteuses d'objectifs, elles sont aussi jeunes que subversives.

A vous d'en juger :

 

 

Il faut changer de gérant...

Les chiffres sur la fiscalité révèlent des pratiques autant anti-démocratiques qu'anti-économiques: elles consistent à prélever 42 % des revenus du travail contre 18 % sur le revenu des entreprises. Plus fort encore : l’impôt pèse trois fois plus sur les PME que sur les grandes, et 4% d’entre elles (dont la plus grande, TOTAL) n'en paye pas du tout: les dizaines de milliards ainsi engrangés par les entreprises du CAC 40 leur permettent d'afficher 83 milliards de profit dont 40 seront distribués aux actionnaires sous forme de dividendes !

Ainsi, ce sont les salariés qui compensent, en tant que contribuables, le manque à gagner. Si encore ces exonérations étaient favorables à l'emploi, à la consommation sociale (santé et éducation, …). Au contraire, c'est une véritable rente anti-économique, des milliards jetés par les fenêtres; un trou sans fond.

La déclaration tapageuse et provocatrice de F. Fillon prônant le recul de la retraite à 67 ans nous rappelle une nouvelle fois que cette question ne sera pas réglée dans les isoloirs au printemps 2012.

Présidentielles 2012, un non choix qui ne concerne pas les salariés

Une élection, c'est un choix, un choix entre des options politiques, économiques, sociales différentes. Mais pour la première fois, 62 % des sondés tiennent pour semblables les solutions présentées par la droite comme par la gauche face à la crise grave qui affecte le pays. Ainsi un magazine revendiquant un « anti-sarkozysme de bon-aloi » présentait de multiples propositions pour « battre Sarko » mais patatra !! Au détour d'un alinéa, on pouvait lire qu’il fallait: « réduire le coût du travail, réduire les dépenses sociales, baisser les impôts ». Le terrible triptyque du néo-libéralisme, enseigné par le professeur DSK à ses étudiants avant qu'il ne l'applique en 1996 en tant que ministre du gouvernement Jospin; c'est également le socle du programme de Sarkozy-Lagarde, des gouvernements socialistes de Grèce et d'Espagne ou de celui de la droite berlusconienne en Italie. « Réduire le coût du travail », c'est un véritable cri de guerre contre les salariés, une idée aussi vieille... que le capitalisme, au point que K. Marx le nommait « capital variable » voilà 150 ans.

 

Le salarié, d'abord un producteur.

 

Le problème, c'est que les uns et les autres considèrent le salarié comme un simple consommateur. D'où l'idée que la crise est due à l'excès de consommation des salariés « trop de médicaments, trop d'arrêt maladie, trop de congés, il vit au dessus de nos moyens ». Et de sanctifier « le salarié chinois qui consomme peu ». Or en 2008, le PDG de Renault (8,2 millions de salaire annuel!) demanda à ses services une étude de faisabilité de la Clio en Chine: Stupeur ! A égalité d'investissement, le coût du travail était équivalent car il fallait 7 salariés en Chine pour produire le même véhicule quand un seul suffisait à Cléon et Douai! Qu’on n’aille pas imaginer que les salariés chinois souffrent d'une infériorité de caractère génétique: simplement leur productivité est trop récente (nul doute qu’ils l'atteindront en produisant).

La productivité du travail est le résultat de la qualification, de l'expérience, de la santé et de l'éducation globale à un moment donné, historique. Le niveau technologique des moyens de production n'y suffit pas, il faut que les producteurs soient au même niveau. Or dans tous les pays, et surtout en France, c'est précisément aux producteurs que le pouvoir tente d'imposer la réduction des salaires, du nombre d’emplois, des budgets sociaux dont notamment l'enseignement et la santé: un véritable recul de civilisation. Pourtant c’est connu : « qui consomme peu, produit peu »  et cela entraine chômage et sous-emploi.

Investir la source du pouvoir...

Au fil des années, le capital s'est accumulé en une centaine de groupes géants écrasant sur son passage tous les salariés, soit 91% de la population active. Ces groupes dominent toutes les catégories d'activité et surtout ont investi le pouvoir politique en en faisant, avec le pouvoir présidentiel, son bras armé!

Ainsi, lorsque Sarkozy ou l'un de ses ministres s'exprime, c'est au nom des conseils d'administration de ces groupes, le véritable gouvernement de la France actuellement. Le vrai pouvoir politique est celui que les groupes financiers exercent dans leurs conseils d'administrations représentant les actionnaires.

C'est une anomalie, un non sens. Le temps est venu pour les salariés de conquérir ces lieux de pouvoir, non pas aux côtés des actionnaires, mais en remplacement de ceux-ci, réalisant ainsi une avancée considérable de la démocratie en faisant du travail collectif, le gérant collectif et autonome de l’économie.

Pour les salariés, prendre conscience de leur place exclusive dans la production des richesses et du potentiel de leur force collective à changer le cours des choses, tel est l’enjeu de la période !

 


Elie Dayan

Rouges Vifs Ile de France

26 septembre 2011

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