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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

[♫ ♫] 23 avril, après 18h00 de macération, "La démocratie est-elle soluble dans l'élection du président de la République au suffrage universel."

Publié le 23 Avril 2012 par canaille le rouge in Pour réfléchir ensemble

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La démocratie est-elle soluble dans l'élection du président de la République au suffrage universel.

 

Après ce premier tour, le phénomène est encore, toujours ou remarquablement (rayer la mention inutile) prégnant : la masse des gens en colère n'arrivent pas à construire une alternative à l'état de ce qui existe. Pourquoi ?


En attendant il y a un débat qui n'encombrera pas les fréquences et canaux :

Un débat qui est vicié par les axes de campagnes de ceux qui ne veulent pas que le système puisse être menacé par les résultats du scrutin c'est ainsi que se structure l'alternance et ce 22 avril montre combien cela fonctionne. C'est toute la logique d'une représentation à partir de la désignation d'un chef disposant de tous les pouvoirs qui est posée.


Ceux qui recherchent une issue à ce système structurellement verrouillé ne représentent ils toutes tendances confondues qu'environ 15% des votants ? Qui sont les 20% qui ne se sont pas déplacés pour aller voter ? Combien sont ceux qui ne sont pas inscrits tant la mascarade les indispose, combien sont les producteurs de richesses ici qui n'ont pas voix au chapitre ? En soit déjà des questions.


Il faut dire qu'un sacré brouillard couvre le débat : une campagne électorale où tout le monde parle de crise devant les caméras et les micros. Unité de terme mais quelle diversité de sa réalité ? Le mot recouvre-t-il le même sens et les mêmes solutions ? A l'évidence non. L'appellation est générique mais l'opposition sur les causes et donc les réponses permettant l'alternative fait grand écart.


Entre ceux qui s'inscrivent dans la logique du système, le défendent bec et ongles au-delà d'affrontements pour être chef et ceux qui veulent s'en affranchir et ne se sont que pas ou peu exprimés sur ce point, il y a une distance que la dimension antidémocratique de cette élection a poussé à l'extrême.


Oui, accord sur l'idée de crise, mais ensuite recherche du leader pour une recette pour la gérer chez les premiers, approche différentes chez les seconds qui la mesurent comme systémique mais ne disposent plus d'outils organisationnel se fixant le but de la subversion indispensable pour explorer d'autres horizons.


Dès lors la nature de cette crise n'étant pas formellement qualifiée pour aider à la construction d'une issue qui n'est pas qu'institutionnelle mais aussi économique sociale, comment clairement rassembler sur des valeurs ressenties mais non clairement exprimées ? C'est aussi cela qui draine vers les lueurs glauques qui font illusions ceux qui cherchent à sortir des ténèbres.


Plus du tiers des voix qui se sont portées sur l'extrême droite disent (attendons de voir si les faits confirment) ne pas se reporter sur le nom du sortant pourtant marqué radicalement à droite. N'est-ce pas une forme de condamnation du système qui prend une autre tournure, pas spontanément positive ? Recherche dans des directions des plus dangereuses pour les uns et "coup de pieds dans la termitière" pour d'autres qui pour partie sanctionneront le mandat précédents et d'autres qui retourneront vers l'abstention.


Cela confirme une urgence démocratique : le besoin de penser la transformation en s'affranchissant du mode de représentation dominant qui traverse la société française. 75% des votant opposés au bilan des sortants et qui pour cela seront peut-être sortis, c'est un mode de fonctionnement des institutions et son cortège de clientélismes et autre affairismes qui est condamné.


Comme l'alternative n'est pas franchement lisible, si les plus convaincus tentent et parviennent autour d'un projet très tiède à rassembler, nombre d'autres se réfugient dans les peurs de type millénaristes qui font du voisin un bouc émissaire. Voir le "fn" faire 15% à Belle-Île ou 10% à Ouessant. Voir un "fn" à 25% dans un village de champagne où le seul "immigré" est considéré comme tel parce que noir de peau alors qu'il est la troisième génération présente dans les lieux et où le seul délinquant est le fils du maire adjoint qui si on en croit sa fesse droite est là depuis les champs catalauniques montre l'irrationalité des comportements. Ces éléments, là où les ingrédients du vote raciste ou sécuritaire n'existent pas montre combien c'est plus un rejet d'un ordre politico économique vécu comme corrompu, récupéré par le rassemblement autour de l'espoir d'un chef présumé porteur de la capacité à sortir du marasme. Appelons un chat un chat : un réflexe à la Pétain.


C'est le danger d'un recours qui du bonapartisme au gaullisme en passant par le boulangisme ou le maréchalisme, avec des valeurs structurelles différentes selon les périodes charpente les retours sur les comportements monarchistes voire dictatoriaux.


http://www.larousse.fr/encyclopedie/data/images/1005095-Boulangisme.jpg

 

La stigmatisation du peuple par les lustreurs des élites au nom de la lutte contre le populisme qui serait indistinctement porté par les extrêmes participe de cette construction qui tente de sanctuariser les institutions.


D'ailleurs, si nous prenons le temps de la réflexion en se distanciant une minute du champ politique, regardons comment dans le creuset du monde associatifs, syndical, social, la désignation du premier responsable devient dominant sur le collectifs d'impulsion et combien l'organisation même des moments d'expression démocratiques (votes, assemblées générales, congrès) privilégie plus l'équipe de direction qui entoure le premier responsable que le projet pour lequel celle-ci est mis en place. La différence entre le statut des élections politiques et une fédération sportive ou celui d'une confédération syndicale est-il sur le fond si différent ?


La personnalisation de toutes les campagnes, y compris à gauche (votez Duclos, Mitterrand, Marchais ou Mélenchon) ne marque non seulement pas rupture mais cèdent devant la pression institutionnelle. C'est choux gras pour les dérives de type mussolinienne, pour ce providentialisme.


 Dérives qui ne sont pas que liées à la monarchie républicaine mise en place en 1962 mais part bien de l'héritage historique de la construction de la société française moderne génétiquement marquée par le système monarchique. Cela explique Doriot comme Déat en leur temps, Clémenceau, Blum, De Gaulle ou Chirac et, en face ce que l'on appellera le culte de la personnalité sous d'autre longitude mais qui fit des ravages ici aussi, Thorez en fut un des exemples marquant.


http://farm5.staticflickr.com/4093/4738274670_3f4fdcdbdf_m.jpg

 

Un fonctionnement de la société qui dans ses institutions privilégie la place de l'impulsion et de celui qui théoriquement à pouvoir à la donner plutôt que l'orientation et le projet. Des institutions qui priment sur les projets et les outils sociaux et politiques de sa réalisation. Cela conduit à ces résultats qui masquent les enjeux et le poids de ceux qui veulent transformer le réel. Un poids qui pourrait dans d'autres conditions se renforcer de l'apport de ceux qui persistent à ne pas participer à ce tri sélectif qui valorise tout … y compris les pires ordures, hier en témoigne.


Nous en sommes réduit à devoir choisir entre la persistance de l'existant corrompu et Guy mollet revisité par Papandreou. Ce serait désespérant s'il n'y avait le mouvement populaire qui se cherche et qui a besoin de porter plus haut et plus fort ses exigences. Rien de plus urgent pour combattre le "fn" et la droite que d'arracher une augmentation massive des salaires et des retraites, reconquérir une grande protection sociale comme imposer les droits démocratiques dans les entreprises. Ce sera bien plus efficace que de scruter les recompositions et alliances plus ou moins contre nature. C'est le choix qui est devant nous, celui qui permettra que s'exprime de meilleures façons l'avis de la masse des intéressés aux changements dans les consultations politique qui vont se dérouler dans les semaines à venir.

 

http://groupe33.files.wordpress.com/2011/02/autogestion-psu-2.jpg 

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