Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Derrière un référendum en Catalogne et son interdiction

Publié le 21 Septembre 2017 par Canaille Lerouge

Des questions que pose l'actualité en Espagne.

Derrière un référendum en Catalogne et son interdiction

Sans avoir la prétention d'un exposé exhaustif, mais comme la question lui a été posée et qu'il n'a pas trouvé d'article de presse à donner pour expliquer, La canaille tente de donner ici quelques coups de projecteur en attendant que des avis plus affûtés viennent compléter ou corriger :

D'abord noter pour faire simple que la question de l'unité du royaume d’Espagne pour ne pas remonter à avant 1469 s'est faite de conquête sur base religieuse contre les Maures; puis l'élimination d'une forte communauté juive séfarade, alliances aristocratiques contre l'existence d'un fait national diversifié au travers de la péninsule (Basque Catalan Andalou Galicien, etc. non-homogène dans la forme, la nature et donc les liens avec le pouvoir madrilène). 

Ensuite noter qu'historiquement la domination politique aragon-castillane, est un peu comme la domination monarcho-versaillaise tant celle des Bourbon de France que napoléonienne puis la bourgeoisie triomphante de 1872. Toujours avec une présence répressive forte contre les cultures et les droits démocratiques des peuples intégrés au sein du Royaume. 

La 2e République proclamée en 1931 mais surtout la victoire en 1936 du Front populaire espagnol fait des droits démocratiques pour tous un des leviers de son succès. La grande bourgeoisie espagnole, intégrée à l'aristocratie, n'a eu de cesse de la combattre. 

Notons aussi un des piliers du pouvoir monarchiste une église catholique particulièrement rétrograde : inquisition, autodafés, persécutions. Si la France s'honore d'avoir avec la Suisse et la Belgique des chocolats d'une remarquable qualité elle le doit à l'antisémitisme de la monarchie espagnole qui depuis Isabelle la catholique, avec l'église, a chassé entre autres les artisans chocolatiers juifs d’Espagne. 

La chasse aux hérétiques, aux progressistes, aux démocrates (communistes, anarchistes syndicalistes, etc.) est un marqueur fort de la réaction espagnole qui durant tout le 20e siècle a emprisonné, torturé, garrotté à tour de bras. Franco à l'identique de son ami Pétain est le fruit de cette culture et des soutiens du grand capital colonial espagnol.

Maintenant, côté " indépendantiste "l'Espagne dans l'UE et les attentes des nationalismes. Notons que si l'idée républicaine grandit, la grande bourgeoisie catalane ne fait pas de la république son fer de lance, mais par contre sa conception séparatiste est en phase totale avec la stratégie du capital européen qui voit avec intérêt la balkanisation des états nations, lequel y travaille assidûment de l'Écosse à la Corse, de la Catalogne aux Flandres pour imposer un modèle calqué sur les Länder allemands.

 Le grand patronat en Espagne tout nationalisme compris est de même nature que les autres patronats et pressure le plus possible une classe ouvrière où la dimension agraire et rurale est plus importante que de ce côté-ci des Pyrénées. Pour autant, de grande traditions de luttes sociales syndicales politiques en particulier en Catalogne ou en Andalousie comme au Pays Basque font un socle qui comme en France ne dispose pas (plus) d'outil politique pour construire une alternative.

L'équation ainsi posée comme cela paraît bien insoluble : pouvoir antidémocratique monarchiste centralisateur ou enfoncement dans la stratégie du capital européen par la balkanisation ?

Pour sortir de cette tenaille, ne reste qu'une piste dans laquelle le mouvement populaire espagnol, riche de ses cultures, doit tracer son chemin : le respect de la souveraineté populaire qui exige maintient des principes démocratiques, ces principes que la Guardia Civil sur ordre du pouvoir de la monarchie madrilène, soutenu par le PS espagnol vient de brutalement renverser.

Canaille le Rouge ne sait comment cela peut se dénouer. Une chose est certaine, c'est que l’exigence démocratique est incompatible avec l'ordre monarchique et que la question du retour à la République sera nécessairement une des clés pour sortir par le haut de la crise catalane.

Commenter cet article
R
Espérons que pour nous aussi, le peuple de France exigera, par la fin de la dictature macronienne, le retour à la Répiblique