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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Après le Clinton-xit et son Trump-thon, si une hirondelle ne fait pas le printemps

Publié le 12 Novembre 2016 par Canaille Lerouge in politique, Nouvelles du front, Pour réfléchir ensemble, lutte de classe, L'Utopie - çà se construit., Solidarité internationale et expériences, la culture et les idées, fascisme, internationalisme

 

en entendre une

conduit à en parler

 

Après le Clinton-xit et son Trump-thon, si une hirondelle ne fait pas le printemps

 

Naomi Klein qui outre Atlantique a été depuis les années 2000 une des fortes références de la dénonciation du capitalisme et de ses avatars nommés ici libéralisme, impérialisme et autres, après "no logo" en 2000 a publié en 2007 une bombe éditoriale  La Stratégie du choc : la montée d'un capitalisme du désastre (titre original : The Shock Doctrine: The Rise of Disaster Capitalism) .

Elle montre dans l'article ci dessous la cohérence entre cette stratégie du capital et l'élection d'un Trump qui est tout sauf un accident.

Sa vision donne du grain à moudre à tous ceux qui comme Canaille le Rouge travaillent à éclairer sur ce que sont les hors-sols, ceux qui les accompagnent, ceux qui ne résistent pas à l'appel pour se mêler à la suite voire ambitionnent de disposer d'une place dans le carrosse.

Le Clintoxit et son pendant le Trumpthon s'inscrivent dans les hypothèses retenues par la Davos' connexion pour qu'à tous prix, oui au sens étymologique des mots, à TOUS prix, l'establishment là-bas, nos hors sols ici, gardent les rennes en main.

 

Naomi Klein : « Le sort des États-Unis a été scellé par l’élite de Davos »

 

 

Naomi Klein (Photo Adolfo Lujan / Flickr)

ETATS-UNIS10 Novembre 2016Thema's

ELECTIONS USA

 

Naomi Klein

« Le choix inconditionnel du néolibéralisme par Hillary Clinton a été catastrophique. La seule réponse désormais consiste à s'en prendre aux milliardaires. » C’est ce qu’écrit la journaliste et militante canadienne Naomi Klein dans une chronique publiée le 9 novembre dans The Guardian, où elle analyse la victoire de Donald Trump.

Ils vont pointer un doigt accusateur sur James Comey et le FBI. Ils mettront tout sur le compte des stratégies de découragement des électeurs et du racisme. Ce sera la faute de Bernie ou de la féminophobie. Ils accuseront les petits partis et les candidats indépendants. Ils reprocheront aux médias de lui avoir fourni une plate-forme, aux médias sociaux d'avoir été son mégaphone et à Wikileaks d'avoir déballé le linge sale.

Sous la politique néolibérale de dérégulation, de privatisation, d’austérité et avec le business des grandes entreprises, le niveau de vie de beaucoup de gens a baissé en un temps record

Mais tout cela passe à côté de cette force qui porte précisément la plus grande responsabilité du cauchemar dans lequel nous nous sommes éveillés : le néolibéralisme. Cette vision mondiale, qui a été incarnée à fond par Hillary Clinton et la machine qui l'entoure, n'a pas fait le poids face à l'extrémisme à la Trump. La décision de jouer la carte de Clinton contre celle de Trump a scellé notre sort. Pouvons-nous au moins tirer les leçons de cette erreur ?

Ce que nous devons comprendre, c'est qu'il y a beaucoup de gens qui souffrent. Sous la politique néolibérale de dérégulation, de privatisation, d’austérité et avec le business des grandes entreprises, leur niveau de vie a baissé en un temps record. Ils ont perdu leur emploi. Ils ont perdu leur pension. Ils ont perdu une partie importante du filet social qui rendait cette perte moins effrayante. Ils voient pour leurs enfants un avenir qui s'annonce encore plus grave que leur existence présente déjà passablement précaire.

En même temps, ils ont vu la montée de la « classe Davos », un réseau hyper-connecté de milliardaires, de dirigeants élus qui se sentent horriblement à leur aise vis-à-vis de leurs intérêts, et de stars d’Hollywood qui confèrent à l’ensemble un glamour insoutenable. Mais ils n'ont pas été invité à la fête du succès et, dans leur cœur, ils savent que cette richesse et ce pouvoir croissants est d'une façon ou d'une autre lié à leurs dettes et impuissance croissantes.

Pour les gens qui percevaient la sécurité et un statut social comme un droit de naissance – et cela signifie globalement les hommes blancs –, ces pertes sont insupportables.

Donald Trump s'adresse directement à cette souffrance. La campagne du Brexit l'a fait elle aussi. Tous les partis de l'extrême droite montante en Europe le font également. Ils font coïncider cette souffrance avec un nationalisme nostalgique et une colère dirigée sur de lointaines bureaucraties économiques – qu'il s'agisse ici de Washington, des accords de libre échange nord-américains, de l'Organisation mondiale du commerce ou de l’Union européenne. Et, naturellement, leur réponse se situe aussi dans la stigmatisation des migrants et des gens de couleur, dans la diabolisation des musulmans et dans le mépris des femmes. Le néolibéralisme élitiste n'a rien à proposer contre cette souffrance, parce que le néolibéralisme a libéré cette classe Davos. Des personnes comme Hillary et Bill Clinton sont comme des poissons dans l'eau au sein de la fête de ceux de Davos. Mieux encore, ils l'ont organisée.

Le message de Trump était celui-ci : « Tout est l'enfer. » Clinton a répondu : « Tout va bien. » Mais rien ne va bien, loin de là.

Les réponses néofascistes à l'incertitude et à l'inégalité qui prolifèrent ne disparaîtront pas. Mais ce que nous savons des années 1930, c'est que, pour combattre le fascisme, il va falloir une gauche authentique. Une partie considérable des partisans de Trump pourrait s’en détacher et être mobilisée par un programme réellement redistributif. Un programme qui proposerait de s'en prendre aux milliardaires avec autre chose que du blabla et d'utiliser l'argent pour un New Deal écologique. Un plan qui pourrait déclencher une immense vague d'emplois bien payés et protégés par les syndicats, qui pourrait apporter les moyens et les opportunités nécessaires aux communautés de couleur et qui pourrait contraindre les pollueurs à payer pour recycler les travailleurs et les intégrer pleinement à cet avenir.

Un plan qui dessinerait une politique de lutte conjointe contre le racisme institutionnalisé, l'inégalité économique et le changement climatique. Qui pourrait s'en prendre aux mauvais accords commerciaux et à la violence policière et qui pourrait reconnaître les communautés natives comme les défenseurs originels de la terre, d'eau et de l'air.

Les gens ont le droit d'être en colère, et un programme puissant et intersectionnel de gauche pourrait diriger cette colère là où il faut, au lieu de lutter pour des solutions holistiques qui n'engendrent qu'un déchirement de la société.

(Extrait de la tribune de Naomi Klein dans The Guardian du 9 novembre).

Pour celles et ceux qui ne la connaîtraient pas, à propos de Naomi Klein. L'histoire familiale de Naomi Klein est traversée par le militantisme politique.

- Ses grands-parents étaient des marxistes américains actifs dans les années 1930 et 1940.
- Son grand-père a été renvoyé de son poste d'animateur chez l'hitlérien W.Disney après y avoir organisé la première grève de l'histoire des studios.
- Ses parents ont émigré au Canada en protestation contre la guerre du Viêt Nam2.
- Son père, médecin, est devenu un membre du mouvement Physicians for Social Responsibility.

-Sa mère a réalisé un documentaire controversé contre la pornographie, C'est surtout pas de l'amour : un film sur la pornographie (Not a Love Story).
-Son frère, Seth, est directeur du bureau de la Colombie-Britannique du Centre canadien pour des alternatives politiques.

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