La lettre d'oncle Sigmund
à son neveu Guillaume
inquiet pour son frère.
Parcequ'il fallait bien
un décodeur de cette pointure
pour comprendre
la source du traumatisme
Vienne, le 20-09-2016
Très cher Wilhelm,
Tu me demandes mon avis sur la fantaisie du petit Nicolas :
Il s'agit sans aucun doute du rejet romancé d'un souvenir se rapportant aux relations du petit Nicolas avec une cousine. Tous les névrosés se forgent ce qu'on appelle un roman familial( qui devient conscient dans la paranoïa). D'une part ce roman flatte la mégalomanie et, d'autre part, il constitue une défense contre l'inceste. Si votre cousine germaine n'est pas issue de votre propre famille, plus de reproches à vous faire. ( Il en va de même lorsque vous êtes vous même l'enfant d'autres parents ). Cette partie du roman familial sert aussi de vengeance contre la mère sévère qui a tout découvert et tancé les coupables. Le personnage de Vercingétorix représente la figure du père, si grand, si loin du monde des activités enfantines,mais l'hostilité qui n'est jamais absente dans une histoire d'amour infantile se profile. Le père apparait comme l'être qui a empoisonné l'existence de la famille et le roman familial permet ainsi de lui attribuer une mort violente parce qu'il barre la route à son fils ( rêve de désir de la mort du père). Qu'il soit devenu gaulois dans ce récit permet de désigner un autre coupable : César. La mésentente des parents fournit aux romans infantiles leur source la plus abondante. S'inventer une autre famille et d'autres ancêtres correspond aux romans de vengeance et de revanche que forgent les petits névrosés sur le compte de leurs parents. Gageons qu'en grandissant le petit Nicolas, choisira pour objet libidinal une descendante de César.
Très affectueusement à toi,
Sigm.
Merci à Félix qui a sorti cet inédit des archives de l'avenir