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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Prendre le temps de réfléchir

Publié le 18 Juin 2016 par Canaille Lerouge in politique, reflexion, lutte de classe, alternative

Un texte un peu long

Comme Canaille le Rouge

peut parfois en abuser.

Mais le moment ne demande-t-il

pas d'échanger des idées ?

A lire, débattre, contester ou enrichir.

Prendre le temps de réfléchir

Du même, décidement, quel bonhomme : 

 

Si tu trembles d'indignation à chaque injustice,

 alors tu es un de mes camarades.

Quand la crise est établie comme un état permanent, elle n'est plus crise mais dysfonctionnement structurel exigeant une alternative forte et durable à l'état existant. Une situation qui exige une remise en cause de fond pour avancer au pas des exigences populaires. C'est ce qui s'appelle une situation objectivement révolutionnaire même si ceux qui la traversent n'en ont pas objectivement conscience et donc ne perçoivent pas les opportunités transformatrices retardant ainsi et malgré eux la construction rendue indispensable d'une alternative.
Pour que cet état se transforme en mouvement indispensable pour créer l'alternative, il faut que la partie qui subit le poids du dysfonctionnement en ait une conscience claire et lucide pour peser sur la transformation.


Aider à cette compréhension a longtemps été le rôle auto décerné par la partie organisée la plus consciente et déterminée et (l'auteur de ces lignes y a pris sa part), s'étant pour cela autoproclamée avant-garde. Le confort des antichambres lié à une conception d'alliance d'appareil intégrant une des parties de la réaction opposée à cette transformation a conduit à une impasse installant définitivement la faillite de cette stratégie.
Pour autant le nombre des victimes de cet état permanent de précarité sociale et économique n'a fait que s'étendre. S'est ainsi élargi au même rythme que l'intensification du chaos systémique la condition salariale de la quasi-totalité des acteurs économique produisant ou participant à la production des richesses. La spoliation de ces richesses par une minorité, les conditions violentes de cette spoliation créent de la colère qui pour autant ne se transforme pas de façon spontanée en contestation frontale des causes de cette situation.


Si ce temps de colère, indispensable pour s'extraire de la routine et la passivité est nécessaire, il reste, mais si on n'en restait qu'à cela ne serait toujours que mauvaise conseillère ne valorisant que cette spontanéité de l'emportement. L'indignation ne peut être qu'un moment dans la recherche de solutions. Le besoin de la rationalité doit vite suivre pour comprendre, mesurer, chercher l'issue et construire le rapport de force pour l'imposer.
Pour cela, deux questions dont la seconde en deux termes : de quoi souffre-t-on et d'un même pas à clarifier dans le débat : qui est responsable de quoi, une issue est-elle possible ?


Il ne s'agit pas d'une mesure de la casse ou autres effets médiatico-sidérants mais de mesurer la stratégie que nous voyons se déployer sous nos yeux comme une coulée de lave brune brûlant toutes les valeurs républicaines sur son passage.


L'accélération depuis une semaine des remises en cause frontales de toutes les libertés démocratiques conquises par les luttes du mouvement ouvrier, l'utilisation de provocations policières orchestrées et médiatisées pour permettre de bâillonner le peuple permettant de ramener le peuple vers la féodalité reste un des vieux classiques de la réaction.

Le PS, un de ses outils les plus performant  y excelle.

L'histoire retiendra que depuis le début du 20e siècle la social-démocratie, plus souvent que la droite, aura été aux commandes pour engager les violences policières et la répression anti-ouvrière : du Radical Clemenceau au socialiste radicalisé réac Valls en passant par Daladier, J Moch, G Mollet, Mitterrand, Fabius et Rocard, et maintenant la medef's Hollande-bande, ce n'est plus une filiation mais une culture de l'héritage.


Le PS héritier de la SFIO, phalange française de l'internationale socialiste et porteurs historiques de toutes les saloperies infligées au nom de la France aux peuples de notre planète dont celui de France par les fondés de pouvoir du capital a pris la main après l'effondrement des ordres religieux chargés de mission pour maintenir la domination du même.


De même que l'église a eu ses "monsieur Vincent", ses œuvres et ses protestations aussi résignées que soumises au côté de ses Torquemada allumeurs de bûchers de l'inquisition, le PS, de l'union sacrée pour la boucherie de 14 en passant par les pleins pouvoirs massivement accordés à Pétain jusqu'à l'état d'urgence d'aujourd'hui a aussi ses multiples fers au feu. Aujourd'hui, ils ont pour nom d'un côté Filoche, "frondeurs" et quelques autres presse-livres de gauche quand Cambadélis, Valls et 'l'ordre" sont ceux de droite pour maintenir debout le système ainsi étayé.


En France en 2016 des syndicalistes sont emprisonnés puis condamnés pour justifier l'internement sur des présupposés fallacieux à partir de provocations ourdies par le pouvoir sans autres arguments que des propos mensongers des officines d'arrière-cours de Beauvau.


Le gouvernement met ici en œuvre ce que vertueusement il reproche aux autres. Le condottiere du capital logé à Matignon étant engagé dans une course-poursuite pour rattraper l'autocrate d'Ankara.


Et là tout se bouscule. C'est toute une architecture politique délégataire dite de gauche qui s'effondre et avec elle ceux qui l'ont voulue, portée et persistent à lui trouver des vertus. Le PS au grand jour parce que le capital l'exige ainsi fait en pire la politique de la droite. Valls, Hollande le PS le Medef, Bruxelles et sa commission ? Ne pas ignorer les versatilités des uns, ambitions des autres mais bien voir la réalité du projet : faire entrer de gré ou de force les exigences du capital ; de force puisque le peuple à l'outrecuidance de ne pas agréer.


Faut-il que dénoncer ou d'emblée combattre et si oui comment ?
On est un peu dans la situation d'un Stéphane Hessel qui sort son magnifique "indignez-vous" sans mesurer alors que nous cumulons les expériences montrant que l'indignation, pour indispensable qu'elle soit ne suffit pas à éliminer ce qui la cause.
Pour que l'ennemi cesse de porter des coups, il faut le ramener durablement et par tous les moyens à la raison. Imposer par la sereine et calme fermeté de masse la fin des violences, provocations et répressions, au besoin faire mesurer qu'on ne se laissera faire et qu'on est capable de rendre les coups, au besoin neutraliser fermement les essaims de ces guêpes roses et brunes que la réaction va tenter d'inclure dans notre colère pour pouvoir la discréditer ou (et) envoyer ses frelons noirs et bleus pour nous faire céder.

Ensuite, que faire ? (comme le disait un célèbre barbichu du siècle d'avant ayant intégré ce qu'un autre barbu du siècle antérieur avait posé sur la table de lecture). Karl et Wladimir ne sont pas rédacteurs d'évangiles, mais leur propos d'hier restent à étudier pour disposer d'outils permettant de mesurer la réalité d'aujourd'hui.

Canaille le Rouge n'a pas la prétention de donner des clés qui renverraient au Pierre inspirateur des résignations liturgiques. Il préfère en appeler à la réflexion intelligente à partir de ce qui est en débat.


Il faut pour cela partir d'un constat : dès lors que le mode de fonctionnement d'une structure qu'elle soit économique sociale politique économique ou un cocktail de toutes ne sort d'une situation de crise que par une autre plus violente il ne s'agit plus de crise mais d'un état permanent de déséquilibre qui ne se rétablit qu'au gré de l'écrasement des plus vulnérables pour assurer le devenir de ceux qui le sont le moins. Ce qui les différentie est bien la possession ou pas des leviers permettant production et captation des richesses crées par le travail de ceux qui n'en bénéficient que de moins en moins ou pas du tout.


C'est d'ailleurs en cela que le Capital n'est pas seulement que de l'argent accumulé et à rémunérer (ces fameux taux à deux chiffres exigés par les fonds de pension et autres) mais bien un rapport social fondé sur l'exploitation. C'est cette exigence qui conduit le Capital à en permanence modifier l'existant en le modelant à l'aune de ses besoins (et de taxer de conservateurs ceux qui s'y opposent), d'user pour cela de la reconfiguration des périmètres et structures politiques de représentation (Commune à éliminer pour éloigner les peuples des lieux de décisions, régions contre souveraineté nationale laquelle s'oppose à la circulation du capital et de la main d'œuvre à surexploiter et permet avec le rôle chapeautant de l'UE , clé de voute du dispositif de faire jouer les leviers sociaux de mise des peuples en concurrence.


C'est dans ce cadre qu'il faut lire la volonté de supprimer les références historiques au code du travail qui avec l'article 2 cassant la hiérarchie des normes cristallise cette volonté, nec plus ultra de la caque à rente, d'individualiser entièrement le lien de subordination qui définit le statut du salariat.
En cela persister à revendiquer un statut dudit salariat comme horizon indépassable conduit à considérer qu'il n'y aurait de pertinent qu'une modulation des rapports d'autorité à l'intérieur d'un esclavagisme inhérent au fonctionnement des sociétés humaine, une façon curieuse de s'aligner sur le concept ultra réactionnaire de fin de l'histoire et de rejeter ce qui fait point d'angrage de l'utopie communiste à réliser : la libre association des libres producteurs par eux-même.


S'affirme alors en pleine lumière le rôle de la social-démocratie reconfigurée dans son périmètre de hors-sol. Maintenant totalement constitutive d'une nouvelle bourgeoisie compradore, tirant sa fortune du commerce avec le capital mondialisé, formée dans les laboratoires idéologiques de ceux qu'elle dit combattre pour accéder au pouvoir, elle permet au prix d'un "pas d'alternative" de faire passer de gré ou de force, en ce moment de force ; les reconfigurations exigées par le Capital. Rejeter la loi de dumping social voulu par l'UE est une excellente chose, ne pas s'en prendre au cadre institutionnel qui l'impose, entretient le cadre de l'échec et permert à terme à la social-démocratie pilier fondateur de ce cadre de se revirginiser pour recommencer de plus belle.


Que plus du tiers d'un gouvernement dit socialiste soit imposable sur les grandes fortunes quand explose le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté tel que défini par les organisations internationales n'est pas seulement qu'une raison de colère mais bien un révélateur du périmètre d'une classe politique.

Globalement, celle-ci se reproduit par scissiparité, clonages et cousinages incestueux allant capter à l'extérieur quelques nouvelles pousses dont le brevetage se fera à leur capacité d'être plus répressif et rétrograde que la génération antérieure des mêmes. Cela donne ce Valls au coup de menton mussolinien au passé douteux du point de vue des valeurs démocratique et El Khomry formatée dans les laboratoires du précédent lors de son passage au ministère de l'Intérieur, les deux faisant allégeance aux ukases portés par un Junker aussi escroc fiscal de haut vol qu'alcoolique dégénéré.
La boucle régression répression étant ainsi fermée.


Comment s'en sortir ?
D'une part bien identifier l'ennemi et tous ses complices, rassembler pour les isoler.
Rassembler autour de l'exigence de réponses aux besoins immédiats de la population et se donner une organisation politique, économique, sociale qui garantisse les conditions de cette réponse à partir d'une maitrise collective des leviers organisant la création des richesses à répartir et les conditions durables de leur renouvellement.
C'est le seul point commun avec les références historique "Front populaire, Conseil National de la Résistance etc." une référence positive, mais pas un modèle à copier : rassembler contre les nouvelles 200 familles, se libérer des traitres des Faillis et du joug du capital, construire une autre société affranchie des diktats piétinant notre souveraineté.


Une des faiblesses majeures du mouvement actuel réside dans ce refus d'identifier une des causes et de ce fait de la laisser dans les mains ultra réactionnaires de l'extrême droite : la question de la souveraineté qui s'oppose frontalement à l'UE.
C'est un des moyens pour la solférinocratie d'interdire d'y voir clair et ainsi de servir la cause du capital qui par nature et besoin est transnational ; l'UE et le Traité "TAFTA" contre les services publics et productions des peuples souverain en est la démonstration la plus limpide.


Voilà quelques questions qui ne sont pas à ce moment mises dans le débat et dont la non prise en compte participe à laisser les brouillards idéologiques, à fermer l'horizon.
Cela conduit à cette conclusion provisoire mais point d'ancrage : l'issue ne se trouve pas dans des programmes clés en main ou inscrit dans le cadre institutionnel mais bien dans la capacité à bousculer le cadre au point le faire exploser et là, autoproclamé ou pas, il n'existe pas d'outil disponible en rayon (c'est presque une chance vue l'obsolescence de ceux qui y prétendent). C'est à cela que les plus conscients doivent s'atteler à faire partager et à collectivement construire.

Toute construction d'alliance avec les faillis et retour à des modèles par nature dépassés serait au mieux stérile mais surtout, si ce qui précède est partagé, nouvelle trahison.

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L
Salut à toi mon camarade, je reprends sur mon blog ton écrit pertinent et plein d'avenir. @ plus, Roger.