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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Mise en ligne urgente mais provisoire

Publié le 8 Mai 2015 par Canaille Lerouge in lutte de classe, patronat, répression

Mise en ligne urgente mais provisoire

Ceci est écrit le 8 mai, après avoir suivi de très près les commémorations du 70 anniversaire de la capitulation nazie et juste avant de partir à une initiative pour rappeler ce que furent les massacres de Sétif-Guelma-Kherrata, crime d'état , 30 000 victimes estimées  (Canaille le Rouge va revenir sur ces deux importants moments durant cette fin de semaine).

La Canaille ne connait pas personellement celui qui a écrit le texte qui suit.

Peu-être l'a-t-il rencontré à l'époque où les Communistes de l'usine michelin (la façon ici de poser les majuscules est assumée) éditaient et diffusaient régulièrement"la Voix des Bibs", malgré la répression patronale. Un journal qui accompagnait, éclairait, aidait les travailleurs de chez Michelin à combattre la dynastie bibendum...La Canaille allait écrire "dynastie capitalo réactionnaire" comme si chacun des termes ne suffisait pas à caractériser l'autre.

Un texte très fort parce que très juste.

On se retrouve après sa lecture.

HOMMAGE A FRANÇOIS MICHELIN

Pendant que d'autres vont vous rendre hommage, moi, Monsieur François Michelin, je vais le rendre à ceux qui vous ont permis d'exister.

Je rends hommage aux centaines de milliers de travailleurs anonymes qui ont fait votre fortune et celle de la Maison Michelin.

Je rends hommage aux militants de la C.G.T. et aux travailleurs du siècle dernier qui ont été licenciés, interdits de travail, voir déportés en 1939-1945, comme le communiste Robert Marchadier.

Je rends hommage aux dizaines de milliers de licenciés économiques abusifs.

Je rends hommage aux 2500 travailleurs reconnus en maladies professionnelles.

Je rends hommage aux 250 malades de l'amiante dont la plupart sont décédés. '

Je rends hommage à tous ceux qui ont été empoisonnés par l'industrie du caoutchouc : benzène, toluène, hydrocarbure, amines aromatiques, radioactivité, fumées, vulcanisations, etc.

Je rends hommage à ceux qui ont combattu la " Cagoule " au sein de votre usine, pendant que certains de vos cadres montaient régulièrement à Paris pour organiser ce mouvement fasciste destiné à renverser la République. Vous avez poursuivi une étroite relation avec la branche la plus conservatrice de l'Eglise, puisque nombre d'observateurs ont pu vous voir au monastère intégriste de Randol proche de Clermont-Ferrand.

Je rends hommage aux " pisses-vinaigres " que j'étais pour vous, vous ayant tenu tête.

Je rends hommage aux syndicalistes que vous avez haïs et décrits comme " les vers dans le fruit ".

Je rends hommage aux 189 licenciés reconduit en taxi, dont certains se sont suicidés suite à ce scandale.

Je rends hommage aux travailleurs vietnamiens qui ont été assassinés dans vos plantations après avoir connu l'enfer de conditions de travail rappelant l'esclavage le plus ignoble.

Je rends hommage à ceux qui se sont suicidés, au travail ou à leur domicile, suite au harcèlement mis en place contre eux.

Je rends hommage à ceux qui, comme moi, ont eu leur carrière bloquée et ont été discriminés pour, je cite : " Ne respecte pas les valeurs de l'entreprise " .

Je rends hommage aux syndicalistes, anarchistes, communistes, chrétiens etc. qui ont été victimes de discriminations au travail permanentes.

Je rends hommage aux 7500 licenciés qui ont fait grimper la Bourse pour vos profits, et qui se résume à cette expression méprisante de « licenciements boursiers ».

Je rends hommage également à ceux qui, aujourd'hui, luttent dans vos usines de par le monde.

Pour conclure :

Vous venez de décéder à la maison de retraite « les Petites Sœurs des Pauvres » aux Carmes, comme apparemment un pauvre gueux. Jusqu'au bout, vous avez véhiculé votre image de l'homme humble. J'ose espérer que vous avez déclaré un mécénat pour dons aux œuvres religieuses.

Mais, vous faites partie de la grande bourgeoisie industrielle et financière malgré vos airs de simplicité, cet habillage n'a trompé que ceux qui ne voulaient pas voir et ceux que cela arrangeait.

Oui, j'ai appris sous vos ordres que les lois de la République ne s'appliquent pas derrière les portes de vos usines et coffres. Ce qui s'applique, c'est le système Michelin dit de la Maison : " L'autorité ne se partage pas, elle s'incarne ".

Oui, Monsieur vous m'avez haï avec votre système Maison, parce que je partageais les idées de la C.G.T. et du Parti communiste. Vous me considériez comme un ennemi de l'intérieur, un terroriste. Effectivement, j'en étais un, qui combattait la terreur que vous faisiez subir aux salariés qui ne se conformaient pas dans le moule de la Maison.

Aujourd'hui, je vous rends la monnaie de la pièce comme pendant les grandes grèves contre l'augmentation de notre prix horaire, " 20 centimes de francs ".

Oui, Monsieur nous ne sommes pas de la même classe sociale, je fais partie des gueux et je reste debout avec ma classe, celle des travailleurs.

Oui, Monsieur combien de fois ai-je entendu cette phrase venant d'untel qui était brimé, de mauvaises conditions de travail, ou après une injustice de la hiérarchie. : " Ah ! Si François savait tout cela, ça changerait ". Votre paternalisme fonctionnait bien.

Mais, Monsieur, vous saviez tout cela, car vous étiez le Patron, c'est vous qui dirigiez le navire et donc toute la philosophie Maison. Comme le dit Yvan Levaï dans le film " Paroles de Bibs " :

" Bien sur qu'ils en ont fracassé du monde dans l'usine, mais la morale est sauve, le Patron est là et il va à la messe le dimanche ".

Oui, Monsieur, le jour de votre enterrement, je ferais la fête avec mes amis, comme les mineurs gallois pour le décès de la mère Thatcher . Je vous dois bien cela pour tout le mépris que vous avez montré à mon égard.

Je ne regrette rien, si cela était à refaire, je le referais.

Un gueux, ouvrier et syndicaliste Michelin,

Jean-Pierre SEREZAT

En 1941, la commission d'armistice de 1940 imposait à la France des livraisons de matière première au Reich.

Pour des raisons d'origine climato géographique, l'hévéa pousse très mal sur les pentes du Puy de Dôme, peu de plantation à Clermont Ferrand.

Pour autant,  33% de la production française de caoutchoux était livrée au Reich depuis les plantations d'Indochines qui apparetenaient toutes à la dynastie du grand français célébré par Blummollet. Ce caoutchouc était intégralement livré pour l'éffort de guerre allemand.

Le reste de la ptroduction, en France, était utilisée pour les matériels de guerre produits par les usines Citroën (propriété alors de Michelin) pour cela grassement rétribués par l'occupant , production permises par une semaine de travail de 60h et des diminution de salaires. Jamais le taux de profit des usines métropolitaines dont celle de monsieur Françaois n'aura été aussi haut en France comme dans le groupe.

Les cadres de Michelin dans les plantations ont été "invités" à poursuivre le travail (lire à poursuivre le fonctionement du bagne colonial) pour le plus grand intéret du Reich et les profits du financier des financiers de la Cagoule (la famille Michelin), mouvement faciste mafieux ressemblant à l'OAS ...en plus étendu et plus violent (et oui) et dont l'endrement était celui des usines de monsieur François.

Après la fin de la guerre, les banques (celles d'indochine qui fusionnera avec la compagnie de Suez pour donner Indo Suez, les avaleurs de GDF privatisé par Sarkozy et gavé par Hollande) seront mouillées jusqu'aux racines du substra capilaire supérieur de leurs actionnaires dans le trafic des piastres. 

Bref de quoi faire passer Sarkozy pour un minable apprenti sorcier. 

Voilà le Marigot où s'ébat monsieur François, le grand français cher au françoisticule qui crêche au 55 faubourg st honoré.

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