Au risque de déplaire,
et Canaille le Rouge
à coup sûr
va déplaire,
Au risque de déplaire, le droit à être bête et méchant.
Avec la même détermination qu’il s’est précipité place de la République, qu’il y retournera là ou ailleurs et n’en a pas fini de battre le pavé pour dire non aux fascistes assassins, les combattre, dire sa solidarité avec les combattants de la plume, les maquisards du crayon, son engagement avec eux, Canaille le Rouge n’ira pas manifester dimanche.
On pourrait dire, façon Hara-kiri ou Charlie, que c’est par solidarité avec ceux qui dans l’obligation de travailler le dimanche sont dans l’impossibilité d’aller à la manif.
Ce n’est évidement pas pour cela.
On pourrait dire façon Charlie que c’est pour récupérer de la cuite prise à la suite d’avoir entendu les cloches de ND de Paris sonner ou les drapeaux des casernes et des commissariats mis en bernes en leur mémoire, sachant que pour ces derniers les deux policiers abattus en service justifient pleinement l’initiative officielle.
Non, ce n’est pas pour cela.
Derrière des appels à une union sacrée (qui se fait toujours sur le dos des libertés et laisse courir les liberticides) se profile de fort mauvais calculs ; à vite déjouer.
Défiler du même pas avec ceux qui en conscience ont armé (au sens propre du terme) les assassins, ceux qui par calcul ont déstabilisé des morceaux gigantesques de continent pour effacer leurs magouilles ou (et) modifier les frontières dans les ex empire coloniaux pour les piller, avancer les pions d’un impérialisme qui avait besoin de ceux qu’il présente maintenant comme repoussoir après les avoir mis en selle, Canaille le Rouge refuse de s’en rendre complice.
Les financiers des assassins du 7 janvier ont depuis des années table ouverte officielle en France dans les ministères, les sièges des grands groupes, jusqu'à l'Elysée. Les gouvernements successifs n’ont eu de cesse depuis l'Irak puis l’opération libyenne, la Françafrique , l’armement des intégristes en Syrie de donner des armes aux assassins du boulevard Richard Lenoir, voire de leur donner l’instruction militaire qui les a entrainés à tuer.
En allant défiler dimanche derrière Sarkozy invité par Valls, sachant de plus ce midi que la question de savoir si le F-haine (le débat entre les forces invitantes n’est pas tranché de savoir si les racistes partisans de la peine de mort n’aurait pas le droit de côtoyer les démocrates- l’idée de leur rejet n’est pas unanime) pourrait intégrer le cortège, pour La Canaille, c’est NON.
En s’y rendant, il aurait l’impression d’inviter Thiers à une cérémonie en mémoire de Courbet, Vallès et Louise Michel.
Réfléchir si avec ou sans cheffe la cohorte du f-haine peut venir, outre que c’est faire affront aux assassinés de la rue Nicolas Appert, c’est comme si Papon avait eu son carton d’invitation le 8 février 63 ou Bousquet porter une gerbe rue Nelaton.
Le rassemblement contre le fascisme est indispensable et ne peut faire d’économie pour réunir contre lui. A condition toutefois de ne pas faire entrer dans la maison ceux qu’on cible à juste titre comme étant le péril.
Tant que l’appel ne sera pas purgé de ces scories et autres foyers d’infections, La Canaille n’ira pas à de tel rendez-vous.
S'il fallait une seule et dernière raison pour résumer ce choix, la mémoire de ceux qui ont été assassinés. Ils était dans leurs diversités en première ligne de tous les combats antifasciste et antiraciste ou (et) gardiens des valeurs républicaines.
Les tués, tous. Les blessés, tous. Les traumatisés à vie de ce qu'ils ont vécu, tous ; le respect qu'on leur doit ne se monnaye pas au prix de cette mauvaise galette garnie d'amandes amères et à la fève consensuelle.