Le procureur demande 1 mois de prison avec sursis contre les 5 de Roanne pour refus test ADN.
Voici le discour de ce jour à Roanne de Th Lepaon :
Discours de Thierry Lepaon à Roanne le 5 novembre 2013
Mes chers camarades, Nous sommes venus de tous les départements pour accompagner et entourer Christel, Christian, Jean-Paul, Gérald et Didier. Ils sont injustement poursuivis mais, à travers eux, c’est aussi nous qui sommes jugés. D’ailleurs nous sommes beaucoup trop nombreux à avoir connu ou à connaître une épreuve semblable. Chacune et chacun d’entre nous pourrait être victime du même acharnement puisque nous avons toutes et tous agit contre cette réforme des retraites de 2010 et que nous agissons aujourd’hui pour les mêmes raisons. Notre présence est donc l’expression de notre solidarité, de notre fraternité, de notre volonté et de nos exigences de syndicalistes. Oui camarades, vous êtes l’honneur de la CGT et nous sommes fiers d’être vos camarades de combat. Nous pensons aussi, chers camarades, à vos conjoints, vos enfants, votre famille, vos proches, vos amis, celles et ceux qui ont vécu avec vous cette épreuve. Vous avez toutes et tous été meurtris dans votre chair, blessés et offensés. Ensemble, nous voulons toutes et tous simplement vivre, travailler, défendre les droits pour nous et nos semblable et implacable une machine judiciaire nous broie et quelquefois déchire nos vies. Notre présence et notre solidarité sont donc d’abord une réaction humaine, conséquence d’un sentiment d’injustice. La solidarité doit redevenir partout un réflexe sur les lieux de travails, dans les bureaux, les ateliers. C’est l’exemple que nous devons donner et qu’attendent les salariés. En retour, c’est lorsque les salariés interviennent solidairement qu’il est fait échec aux tentatives d’intimidation et de répression. Que soient ici remerciées, l’Union locale, l’Union départementale, notre Comité régional pour leur action immédiate, leur aide, leur réactivité. Que soient remerciées toutes les organisations de la CGT et le Comité de soutien où se retrouvent personnalités, responsables et adhérents Des partis politiques du PCF, du PG, du NPA, du PS, d’associations comme la JOC ou encore la Ligue des droits de l’homme et de presque tous les syndicats : FO, CFDT, FSU, Solidaires, UNSA… Que soient donc remerciés toutes celles et tous ceux qui ont agi, apporté leur aide et leur solidarité. L’institution judiciaire fait diligence pour poursuivre les salariés ; elle est en revanche bien lente pour juger les exploiteurs qui utilisent le travail dissimulé. Elle agit avec célérité contre des responsables syndicaux ; elle laisse traîner lorsqu’il s’agit de puissants. Elle est particulièrement zélée, jusqu’à l’excès, contre les militants ouvriers ; elle est bien prudente lorsqu’il s’agit du patronat ou de ses représentants. Elle utilise tous les artifices du droit pour poursuivre celles et ceux qui se battent pour le progrès social ; elle choisi d’ignorer les malversations dont se rendent coupables certaines entreprises et certains patrons. Elle est forte avec les faibles et faible avec les puissants. C’est cela une justice de classe. « Selon que vous serez puissant ou misérable les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. » Nous avons appris cette morale de la fable ; nous savons qu’elle traduit la réalité que nous vivons trop souvent. La loi, elle, est dure pour les salariés. En revanche, elle est bien douce pour le patronat en général et les patrons les plus indélicats en particulier. Elle est impitoyable pour celles et ceux qui défendent leur emploi et leurs droits, elle est bien indulgence pour celles et ceux qui dissimulent leur fortune, utilisent abondamment le droit pour mieux le contourner. Des lois sont votées, quelquefois avec des procédures expéditives, pour imposer encore plus de flexibilité aux salariés, sécuriser les employeurs et distribuer 20 milliards de crédit d’impôt aux entreprises, par exemple. A l’inverse les salariés attendent toujours une loi à la hauteur pour imposer une reprise des sites en cas de repreneur crédible, d’autres rapports donneurs d’ordres/sous-traitants, l’interdiction des licenciements boursiers, l’arrêt de l’évasion fiscale et du moins-disant social. Nous attendons aussi une loi d’amnistie sociale. La représentation politique nationale et plus généralement les sommets de l’Etat sont un reflet bien déformé de la société française dans ses profondeurs. Le rapprochement de ces faits, en ce lieu, révoltent nos consciences. Ainsi notre solidarité est beaucoup plus qu’une réaction morale. Mesdames et Messieurs de l’autorité judiciaire, sachez que toucher à un adhérent, un élu, un dirigeant de la CGT c’est toucher à toute la CGT. La répression à l’entreprise prend de multiples facettes. Poursuivre nos camarades c’est se placer du côté de la force brute qui abuse du rapport de subordination inhérent à la condition salariale. Poursuivre nos camarades prépare et participe à un formidable retour en arrière du point de vue des droits et des rapports sociaux. C’est un acte réactionnaire allant dans le sens d’un retour progressif à la toute puissance patronale. Poursuivre nos camarades c’est enfin participer à des dérives bien dangereuses pour la société française. Les pouvoirs publics se placent du côté des puissances d’argent et des pouvoirs économiques au lieu de rester dans une stricte neutralité et de défendre uniquement l’intérêt général. C’est le syndicalisme interprofessionnel qui est visé, le droit de s’organiser pour les salariés, le moyen d’être accessibles, utiles aux salariés. D’ailleurs en France et dans d’autres pays, le seul droit à l’organisation collective contesté et jamais définitivement acquis c’est le droit syndical. Les nombreux ordres professionnels, les organisations patronales et d’entreprise sont bienvenus et souvent souhaités par les pouvoirs mais le droit syndical pour les salariés est juste toléré et toujours à défendre. La criminalisation de l’action syndicale est aussi vieille que le syndicalisme lui-même ! Elle n’est que la conséquence de la volonté permanente du patronat d’exploiter sans limite les salariés. Mais le droit lui-même ne suffit pas. L’amende éventuelle encourue est peu de chose au regard des bénéfices escomptés. Là aussi il y a un rapport inégalitaire ; la force défie le droit et s’impose au droit. Nous n’avons, nous, que notre solidarité, notre organisation et l’action collective pour faire respecter nos droits. C’est doublement indigne et contraire aux intérêts de la nation. Pendant que la justice poursuit des militants, elle ne fait pas son travail et dilapide les moyens donnés par la nation. En même temps elle mobilise nos propres moyens et nous empêche, pendant ce temps, de les tourner complètement vers les salariés dans les entreprises et la défense des droits individuels et collectifs. C’est le sens de notre présence ici, aux côtés des cinq de Roanne. Une autre justice aurait beaucoup d’autres choses à faire. C’est aussi pourquoi nous sommes ici aujourd’hui. Nous avons l’ambition de permettre des avancées sociales, de provoquer un sursaut démocratique et nous revendiquons de nouveaux droits. Une loi d’amnistie sociale est d’abord nécessaire, c’est une exigence syndicale. C’est notre exigence et cela a été rappelé de nombreuses fois lors de notre congrès confédéral et devant l’Assemblée nationale au printemps dernier. La refuser a été un signe désastreux envoyé au monde du travail par la nouvelle majorité à l’Assemblée nationale. A l’inverse c’était un signe fort d’encouragement destiné au patronat. Mesdames et Messieurs les parlementaires, celles et ceux que vous avez refusé d’amnistier sont justement celles et ceux qui défendaient l’emploi, leur entreprise, leur retraite. C’est, pour des élus au suffrage universel, une question politique. L’amnistie est un indicateur du sens d’une politique, de votre attachement aux libertés publiques, au droit de manifester. Vous êtes élus du peuple, le pouvoir de faire la loi vous appartient. Vous devez exercer la totalité de vos pouvoirs dans le strict respect de la Constitution. L’article 34 de la constitution mentionne explicitement « l’amnistie ». Que l’on ne vienne pas nous conter de vaines fariboles. L’amnistie prévue dans la constitution est le rythme normal et le souffle d’une vie démocratique qui englobe à la fois la démocratie politique et la démocratie sociale. Pour répondre à la politique brutale menée conjointement par le MEDEF et le patronat durant le mandat de Nicolas Sarkozy, les salariés ont été contraints de se défendre. Refuser une loi d’amnistie sociale c’est donc accepter la politique précédente, renier les thèmes de campagne et alimenter l’idée « ça ne valait pas la peine de voter ». Voilà ce qui se joue aussi, voilà aussi un des enjeux ! Toutes les périodes de progrès ont été marquées par une avancée des droits pour les salariés. Au-delà même de tout cela, il y a encore autre chose : c’est l’évolution de nos sociétés. C’est Nicolas Sarkozy qui a rompu avec la loi d’amnistie prévue dans la constitution. Il n’est pas davantage neutre de constater le caractère toujours plus modeste des lois d’amnistie. Ce qui se passe est révélateur de formes d’intolérance, d’une volonté de stigmatiser, d’un retour d’une pensée réactionnaire voire très archaïque même sous un vernis de modernité, même en 2013, même de la part de personnes en apparence éduquées. L’absence d’avancée en matière de démocratie sociale va de pair avec le recul des libertés publiques. L’ensemble mérite d’être interrogé. Pour notre part, fidèles à nos valeurs, à l’esprit des Lumières et aux principes démocratiques, nous exigeons une loi d’amnistie sociale et des lois nouvelles pour élargir le périmètre des libertés syndicales. Il n’y pas d’autre solution. Tergiverser, attendre, refuser, rejeter serait ajouter une faute à d’autres fautes, la fuite à la capitulation devant le MEDEF, le manque de courage politique à une politique antisociale. Cette question des libertés syndicales revêt donc à la fois des aspects humains, syndicaux, sociaux, politiques et idéologiques. Vous avez le choix Mesdames et Messieurs les juges entre les forces de progrès et celles de la réaction. Nous, nous avons choisi notre camp. Nous étions aux côtés de nos camarades, nous le sommes aujourd’hui. Nous le serons demain pour faire aboutir nos revendications pour nos salaires, l’emploi, une protection sociale de haut niveau, les libertés syndicales et le droit à la retraite. Vive la solidarité ! vive la CGT ! Encore une fois merci à toutes et tous ! |
Question de La canaille (à poser à vos députés qui font les lois, aux magistrat que vous rencontrez dans votre vie sociale et ou militante qui les appliques en fonction de l'échelle sociale du prévenu) :
Combien de patrons ayant violé le code du travail, ayant été coincés pour fraude fiscale ou évasion frauduleuse de Capitaux, pour emploi volontaire d'immigrés clandestins, trafic de main d'oeuvre ont-ils été soumis à des contrôle ADN ?
Parce que eux comme violeurs, ils se pose là ?
Combien de dirigeants poursuivis pour harcèlement (ici,on rentre dans le dur de la délinquance violente, ont-ils été soumis à ces pratiques qui cherchent à abaisser les militants syndicaux ?
interpellons et posons publiquement la question ne lâchons ni les patrons ni ces policiers et magistrats qui ont le zèle pour le moins sélectif.